Introduzione, traduzione, note critiche, bibliografia a cura di Francesca Del Moro
Una poesia anarchica
La nascita della poesia di Jules Laforgue si può collocare intorno al 1880, nell’ambito della crisi aperta in Francia dalla guerra perduta contro la Prussia e la repressione della Comune, in un’epoca segnata da un generale scoramento e dalla perdita del- la fede religiosa. Sono gli anni in cui in filosofia si affermano il determinismo storico di Hyppolite Taine e l’evoluzionismo darwiniano e spenceriano, e la narrativa vede il trionfo del naturalismo, con le opere di Zola, dei Goncourt e di Maupassant. Per contro, la poesia muove in direzione di una nuova mistica estetica, guardando al modello di Baudelaire, in particolare per quanto riguarda la contrapposizione tra la vita materiale e gli ideali della Bellezza e dell’Arte. Nel campo delle arti figurative, l’impressionismo celebra la soggettività dell’artista, la sua capacità di cogliere la bellezza della vita nell’attimo effimero della luce e del colore.
Dall’introduzione di Francesca Del Moro
Marco Saya Edizioni, 2021
Blocus sentimental ! Messageries du Levant !…
Oh, tombée de la pluie ! Oh, tombée de la nuit !
Oh, le vent !…
La Toussaint, la Noël et la Nouvelle Année,
oh, dans les bruines, toutes mes cheminées !…
d’usines…
On ne peut plus s’asseoir, tous les bancs sont mouillés ;
crois-moi, c’est bien fini jusqu’à l’année prochaine,
tant les bancs sont mouillés, tant les bois sont rouillés,
et tant les cors ont fait ton ton, ont fait ton taine !…
Ah, nuées accourues des côtes de la Manche,
vous nous avez gâté notre dernier dimanche.
Il bruine ;
dans la forêt mouillée, les toiles d’araignées
ploient sous les gouttes d’eau, et c’est leur ruine.
Soleils plénipotentiaires des travaux en blonds Pactoles
des spectacles agricoles,
où êtes-vous ensevelis ?
Ce soir un soleil fichu gît au haut du coteau
gît sur le flanc, dans les genêts, sur son manteau,
un soleil blanc comme un crachat d’estaminet
sur une litière de jaunes genêts
de jaunes genêts d’automne.
Et les cors lui sonnent !
Qu’il revienne…
qu’il revienne à lui !
Taïaut ! Taïaut ! et hallali !
Ô triste antienne, as-tu fini !…
Et font les fous !…
Et il gît là, comme une glande arrachée dans un cou,
Et il frissonne, sans personne !…
Allons, allons, et hallali !
C’est l’Hiver bien connu qui s’amène ;
oh ! les tournants des grandes routes,
et sans petit Chaperon Rouge qui chemine !…
Oh ! leurs ornières des chars de l’autre mois,
montant en don quichottesques rails
vers les patrouilles des nuées en déroute
que le vent malmène vers les transatlantiques bercails !…
Accélérons, accélérons, c’est la saison bien connue, cette fois
et le vent, cette nuit, il en a fait de belles !
Ô dégâts, ô nids, ô modestes jardinets !
Mon cœur et mon sommeil : ô échos des cognées !…
Tous ces rameaux avaient encor leurs feuilles vertes,
les sous-bois ne sont plus qu’un fumier de feuilles mortes ;
feuilles, folioles, qu’un bon vent vous emporte
vers les étangs par ribambelles,
ou pour le feu du garde-chasse,
ou les sommiers des ambulances
pour les soldats loin de la France.
C’est la saison, c’est la saison, la rouille envahit les masses,
la rouille ronge en leurs spleens kilométriques
les fils télégraphiques des grandes routes où nul ne passe.
Les cors, les cors, les cors – mélancoliques !…
mélancoliques !…
S’en vont, changeant de ton,
changeant de ton et de musique,
ton ton, ton taine, ton ton !…
Les cors, les cors, les cors !…
S’en sont allés au vent du Nord.
Je ne puis quitter ce ton : que d’échos !…
C’est la saison, c’est la saison, adieu vendanges !…
Voici venir les pluies d’une patience d’ange,
adieu vendanges, et adieu tous les paniers,
tous les paniers Watteau des bourrées sous les marronniers,
c’est la toux dans les dortoirs du lycée qui rentre,
c’est la tisane sans le foyer,
la phtisie pulmonaire attristant le quartier,
et toute la misère des grands centres.
Mais, lainages, caoutchoucs, pharmacie, rêve,
rideaux écartés du haut des balcons des grèves
devant l’océan de toitures des faubourgs,
lampes, estampes, thé, petits-fours,
serez-vous pas mes seules amours !…
(Oh! et puis, est-ce que tu connais, outre les pianos,
le sobre et vespéral mystère hebdomadaire
des statistiques sanitaires
dans les journaux ?)
Non, non ! C’est la saison et la planète falote !
Que l’autan, que l’autan
effiloche les savates que le Temps se tricote !
C’est la saison, oh déchirements ! c’est la saison !
Tous les ans tous les ans,
j’essaierai en chœur d’en donner la note.
* Prima pubblicazione: La Vogue, 16 agosto 1886.
L’inverno che viene
Messaggerie d’oriente! Blocco del sentimento!…
Oh, cade la pioggia! Oh, cala la notte!
Oh, il vento!…
Ognissanti, Natale, San Silvestro,
oh, le mie ciminiere d’officina!…
nella pioggerellina…
Non puoi più sederti, è bagnata ogni panchina;
credimi, fino all’anno prossimo è tutto finito,
ogni panchina è bagnata, ogni bosco è arrugginito
e il ton ton ton ten dei corni ci ha avvertito!…
Ah, nuvole accorse dalle coste della Manica,
ci avete rovinato la nostra ultima domenica.
Scende una pioggerellina;
nella foresta bagnata, le ragnatele s’inclinano
sotto le gocce d’acqua e rovinano.
Soli plenipotenziari dei lavori in Pattoli dorati
degli spettacoli d’agricoltura,
dove siete sprofondati?
Stasera un sole malconcio giace in cima all’altura
tra le ginestre d’autunno, giace sul fianco,
sul suo manto, un sole bianco
come uno sputo al cabaret
sopra un letto di gialle ginestre.
E per lui suonano i corni!
Che ritorni…
che ritorni in sé!
Dalli! Dalli! E hallalì!
Non finisci qui, o triste melodia?
E suonano in preda alla pazzia!…
E, come una ghiandola strappata dal collo, giace lì,
senza nessuno, il Sole in agonia!…
Hallalì, andiamo, andiamo!
Ecco l’Inverno che ben conosciamo;
ecco le svolte di ogni grande via
e senza Cappuccetto Rosso che fa il suo percorso!…
Oh! i solchi dei carri del mese scorso
salenti in donchisciotteschi binari all’armata
di nubi percosse dal vento in ritirata
verso transatlantici ovili, stavolta è la stagione,
la ben nota stagione, in fretta, in fretta!…
E quante ne ha fatte il vento la notte passata!
O modesti giardinetti, o nidi, o devastazione!
Il mio cuore e il mio sonno: o echi dell’accetta!…
Ogni albero sfoggiava il suo verde fogliame
ma ormai i sottoboschi son ridotti a letame
di foglie morte. Foglie, foglioline,
un buon vento vi accompagni agli stagni, a schiere,
per il fuoco del guardacaccia o le brandine
d’ambulanza per i soldati nelle terre straniere.
È la stagione, è la stagione, la ruggine invade ogni massa,
la ruggine rode la chilometrica apatia
dei fili telegrafici di strade maestre dove nessuno passa.
I corni, i corni, i corni – pieni di malinconia!…
pieni di malinconia!…
Se ne vanno mutando tono,
mutando musica e suono,
ton ton, ton ten, ton ton!…
I corni, i corni, i corni sono andati via
con il vento del Nord.
È la stagione, è la stagione! Che echi! E io
non lascerò più questo tono. Vendemmie addio!…
Ecco venire le piogge come angeli pazienti,
addio vendemmie e addio a ogni cesta,
ogni cesta Watteau nei castagneti in festa.
È la tosse che torna ai dormitori degli adolescenti,
è la tisana senza il focolare,
il quartiere funestato dalla tisi polmonare,
e tutta la miseria delle grandi città.
Oh lane, gomme, farmacia, fantasticheria,
ringhiere di terrazzi con le tende scostate,
davanti all’oceano dei tetti di periferia,
lampade, stampe, biscotti, tè,
non sarete voi gli unici amori per me!…
(Oh, e a parte i pianoforti, cosa si sa
del sobrio e serale mistero settimanale
delle statistiche della sanità
pubblicate sul giornale?)
No, no! È la stagione e il pianeta insano!
Che l’altano, l’altano
sfilacci le ciabatte sferruzzate dal tempo!
È la stagione, è la stagione! oh tormento!
Ogni anno, ogni anno io tento
di darne col canto intendimento.
***
Le Mystère des trois cors
Un cor dans la plaine
souffle à perdre haleine,
un autre, du fond des bois,
lui répond ;
l’un chante ton taine
aux forêts prochaines,
et l’autre ton ton
aux échos des monts.
Celui de la plaine
sent gonfler ses veines,
ses veines du front ;
celui du bocage,
en vérité, ménage
ses jolis poumons.
– Où donc tu te caches,
mon beau cor de chasse !
Que tu es méchant !
– Je cherche ma belle,
là-bas, qui m’appelle
pour voir le Soleil couchant.
– Taïaut! Taïaut! Je t’aime !
Hallali ! Roncevaux !
– Etre aimé est bien doux ;
mais, le Soleil qui se meurt, avant tout !
Le Soleil dépose sa pontificale étole,
lâche les écluses du Grand-Collecteur
en mille Pactoles
que les plus artistes
de nos liquoristes
attisent de cent fioles de vitriol oriental !…
Le sanglant étang, aussitôt s’étend, aussitôt s’étale,
noyant les cavales du quadrige
qui se cabre, et qui patauge, et puis se fige
dans ces déluges de bengale et d’alcool !…
Mais les durs sables et les cendres de l’horizon
ont vite bu tout cet étalage des poisons.
Ton ton ton taine, les gloires !….
Et les cors consternés
se retrouvent nez à nez;
ils sont trois ;
le vent se lève, il commence à faire froid.
Ton ton ton taine, les gloires !…
– « Bras-dessus, bras-dessous,
« avant de rentrer chacun chez nous,
« si nous allions boire
« un coup ? »
Pauvres cors ! pauvres cors !
Comme ils dirent cela avec un rire amer !
(Je les entends encor).
Le lendemain, l’hôtesse du Grand-Saint-Hubert
les trouva tous trois morts.
On fut quérir les autorités
de la localité,
qui dressèrent procès-verbal
de ce mystère très immoral.
Il mistero dei tre corni
Un corno nella vallata
canta a voce spiegata,
un altro gli risponde
dalle selve profonde;
ton ten uno intona
ai boschi della zona,
ton ton l’altro si lagna
con gli echi della montagna.
Al corno della vallata
ogni vena si è gonfiata,
gli si è gonfiato il petto,
mentre il corno del boschetto
sembra invero che riposi
i polmoni graziosi.
– Sei davvero spietato
mio bel corno adorato!
Dove sei rintanato?
– A cercare il mio amore
che laggiù mi ha invitato
a vedere il sole che muore.
– Dalli, dalli, ti amo, oh sì!
Roncisvalle! Hallalì!
– È così dolce l’amore;
ma, anzitutto, il sole che muore!
Il Sole depone la stola pontificale,
apre le chiuse al Collettore Generale
in mille Pattoli mai visti
che i più artisti
dei nostri liquoristi
attizzano con cento fiale di vetriolo orientale!…
La pozza sanguinosa ora s’ingrossa, ora trabocca
e la quadriga di giumente annega in quel cruore:
e si impenna, e sguazza e si blocca
nei diluvi di bengala e liquore!…
Ma le ceneri dell’orizzonte e le dure sabbie senza esitazione
hanno bevuto questi veleni in esposizione.
Ton ton, ton ten, che celebrazione!…
Tristi i corni da caccia
si ritrovano faccia a faccia;
sono tre in questo momento:
comincia a far freddo, si alza il vento.
Ton ton ton ten, che celebrazione!…
– «A braccetto, a braccetto,
invece di rincasare,
che ne dite di andare
a bere un goccetto?»
Poveri corni! Poveri corni!
Con che sorriso amaro l’hanno detto!
(La loro voce sembra che ritorni).
L’indomani l’ostessa del Grand-Saint-Hubert
li trovò morti tutti e tre.
Furono chiamate le autorità
della località
che redassero il verbale
di quel mistero assai immorale.
Bello rileggere la poesia di Laforgue l’incantatore
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